Maniac, le voyage hallucinogène

Le 21 septembre 2018 est sortie la série Maniac sur Netflix, une adaptation d'une série norvégienne ayant vu le jour en 2015. Patrick Somerville a pris en charge la création de la version américaine, avec Cary Fukunaga à la réalisation (première saison de True Detective). Maniac s'offre un esthétisme très alléchant dans la bande-annonce, le tout avec Emma Stone et Jonah Hill en tête d'affiche. La série mérite-t-elle ses critiques enthousiastes ou n'est-ce qu'une série de plus dont Netflix fait la promotion à foison ?


Nous suivons Owen Milgrim (Jonah Hill), un homme qui fût déclaré schizophrène, et même si le diagnostic a été annulé, il reste dans un état catatonique, errant, ne sachant pas quoi faire de lui. Annie Landsberg (Emma Stone) n'arrive pas à faire le deuil de sa soeur et est accro à une drogue pour surmonter sa peine. Les deux personnages s'inscrivent dans un laboratoire pharmaceutique pour tester les effets de cette drogue supposée être un remède contre la dépression.

Maniac est avant tout une expérience visuelle. Chaque pilule entraîne les protagonistes dans des trips où ils ne vont cesser de se croiser. Et chaque essai est prétexte à montrer un nouvel univers, de nouveaux décors. La démarche est de produire de l'art. Le décor du présent, celui où tout commence, est un décor futuriste de la vision du passé, un peu comme le vaisseau dans Alien le huitième passager. Le laboratoire ressemble lui, à une maquette d'un film futuriste des années 70.


Au fil de leurs aventures, la série change de genre presque à chaque épisode sans tomber dans le loufoque. Elle prend plaisir à exploiter le large panel qu'offre les différents univers, ce qui laisse une vaste marge d'expressions pour les acteurs et pour les diverses époques. Maniac s'avère surprenante, fascinante, drôle. Puis tout à coup, c'est comme si nous parlions avec un étudiant en psychologie qui voudrait trouver une signification à ses rêves de la nuit passée.

Maniac est superbe, jusqu'à un certain point car le scénario vient assombrir ces belles mises en scène. Comme nos rêves, ceux d'Owen et Annie peuvent nous laisser en chemin, avec ce sentiment d'inachevé et toujours plein de questions. Ou bien certains sont inutilement longs, avec des détours qui n'apportent pas grand chose. Il y a un souci de rythme et d'assemblage, je me suis perdue dans la compréhension des intrigues, et j'ai impatiemment attendu le fameux déclic du "aaah" qui n'est pas venu. Tous les enjeux autour de l'équipe technique avec l'ordinateur déprimé, le professeur et son assistante etc., tout passe à la trappe une fois le dernier épisode terminé, si ce n'est l'humour qui est en ressorti permettant d'alléger le ton de la série. Ce qui est bien dommage parce que le monde réel était beaucoup plus passionnant.


La série a su créer l'empathie chez le spectateur à cause du mal-être des personnages, notamment avec le deuil d'Annie. Mais les histoires rocambolesques nous déconcentrent de l'évolution psychique des personnages. Emma Stone arrive à nous émouvoir en un regard et sauve un tantinet l'aspect touchant de la série. 

Peut-être Maniac était-elle trop ambitieuse. Elle est décousue, ce qui divisera le public. Je n'ai rien à reprocher visuellement parlant, cependant l'émotion n'est pas au rendez-vous, donc Maniac n'est pas une réussite pour moi. Mais il fallait oser cette série ainsi que ce genre pour lequel ça passe ou ça casse. 

Bisous psychédéliques, 

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