Bilan : The Handmaid's Tale saison 2

The Handmaid's Tale était la série de l'année 2017, mise au rang de chef d'oeuvre et récompensée à de multiples reprises. L'épisode final de la seconde saison a été diffusé le 12 Juillet, alors qu'en est-il ? Est-elle toujours à la hauteur ? 


Cette saison 2 est toujours aussi difficile à regarder, comme la précédente. Le roman de Margaret Atwood La servante écarlate n'allait pas plus loin que la première saison, néanmoins la série a continué sur la même lancée, autour de June, d'autres personnages plus effacés, avec des flashbacks et avec un cadre oppressant. Gilead et June sont toujours au premier plan, mais quelques épisodes concentrés sur d'autres personnages viennent nous faire découvrir la vie dans les colonies et au Canada.

La qualité est toujours au rendez-vous : la narration reste fluide, certaines scènes sont d'une puissance affolante, les personnages sont plus nuancés et complexes. The Handmaid's Tale ne dévie pas de son message, elle montre les femmes sous toutes les coutures et reste le porte-parole de défense des droits des femmes.

Si la procréation est le maître mot de cette série, la maternité est à l'honneur dans cette saison 2. June réussit toujours à tenir psychologiquement grâce à sa fille, l'instinct maternel est ce qui donne le pouvoir et rend dans le même temps les femmes dociles, les Servantes en sont l'incarnation. La saison nous montre l'implication des Épouses avec leur préparation au rôle de mère et ce lien qu'elles doivent créer avec un bébé qui n'est pas le leur. Le personnage de Séréna prend une dimension considérable, avec toutes les émotions possibles, aussi bien dans la noirceur et la cruauté que dans la douceur et la compassion. Elle est empêtrée dans ses choix et la voir batailler avec sa morale donne une nouvelle profondeur à la série, autre que June.


Mise à part Séréna, quelques seconds rôles captivants intègrent l'histoire, sans qu'on leur accorde malheureusement grande importance, et c'est un des seuls points négatifs de cette saison. Nous découvrons une autre catégorie de femmes, les Éconofemmes, dont le statut est plus élevé que les Servantes et les Marthas, elles sont plus "indépendantes" si on peut dire. Nous allons aussi à la rencontre des femmes dans les Colonies, condamnés aux travaux forcés et aperçues dans la première saison. Une scène en dehors de Gilead ou de June vient pointer le bout de son nez de temps en temps, et j'aurai par exemple adoré en apprendre d'avantage sur Emily dont l'intrigue n'est pas assez exploitée à mon goût.

Les épisodes conservent leur lenteur et les plans esthétiques restent à couper le souffle. Les tons froids créent une atmosphère aseptisée, propre à The Handmaid's Tale, angoissant et anxiogène au possible. Avec des scènes d'une violence psychologique inouïe, le motif du gouvernement de Gilead concernant la natalité n'est plus aussi sûr... Est-ce bien pour les enfants ou le patriarcat et le machisme ont-ils pris une autre tournure effroyable ? Les questions de la foi et de la religion restent omniprésentes à travers les personnages mais aussi sur l'opinion que peuvent avoir les individus à l'extérieur des Etats-Unis. Un écho douloureux qui nous rappelle les scandales d'aujourd'hui, surtout sur le continent américain...


Cette saison deux reste nécessaire, pour les femmes, pour les droits de l'Homme, pour la foi en l'humain, pour nous faire ouvrir les yeux et nous obliger à regarder ce qui se passe ailleurs, pour continuer à se battre, à répandre l'espoir et l'amour.

Nolite te bastardes carborundorum, toujours.

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